La Belgique bénéficie d’une longue tradition d’efforts déployés pour promouvoir un développement durable. En témoignent l’inscription en 2007 du développement durable dans la Constitution belge en tant qu’objectif politique général, ainsi que l’adoption et la mise en œuvre depuis plusieurs années, par les gouvernements aux niveaux fédéral et fédéré de stratégies et de plans globaux pour fournir plus de cohérence entre les différentes dimensions du développement durable. De plus, un cadre institutionnel adapté a été mis en place pour permettre la coopération, la consultation et la coordination entre les acteurs impliqués. Bien que ces éléments fournissent aux autorités belges un bon point de départ, l’élaboration des politiques, le fonctionnement institutionnel et la gestion du personnel vont nécessiter de nouvelles adaptations et/ou vont devoir être accélérées pour intégrer les ODD et leurs cibles dans l’ensemble des politiques intérieures et extérieures, et cela de la manière la plus cohérente possible.
Ce processus est en cours, et ce premier Examen National Volontaire (ENV) a joué un rôle déterminant et pédagogique, maximisant ainsi le potentiel d’apprentissage par les pairs au sein du système fédéral belge. Coordonné par un comité de pilotage politique présidé par le Premier Ministre, et avec la participation active de représentants des entités fédérales et fédérées, il a donné un élan politique nécessaire au plus haut niveau. Ce processus a intensifié les réflexions sur la manière la plus efficace de concrétiser les ODD au sein des services publics; a favorisé les avancées dans les travaux relatifs aux indicateurs permettant de suivre les ODD; a mis l’accent sur le besoin de veiller à ce que tous les acteurs concernés soient réellement impliqués dans une approche intégrée associant de façon cohérente des instruments de politique étrangère en matière de développement, de défense, de diplomatie et d’État de droit ; et a donné une nouvelle impulsion en termes de collaboration avec les parties prenantes de la société civile et du secteur privé. Mais surtout, il a permis pour la première fois d’obtenir une vue d’ensemble de la panoplie d’actions qui sont en cours, tant en Belgique qu’à l’étranger, pour contribuer à la réalisation des ODD.
Les résultats de l’Examen National Volontaire soulignent l’engagement des autorités belges à mettre en œuvre les ODD dans leur ensemble, en tenant compte de principes clés tels que « ne laisser personne de côté », de l’adoption d’une approche basée sur les droits et de l’intégration des questions de genre dans les ODD. L’accent est mis dans cet Examen sur tous les ODD, par le biais de stratégies et d’initiatives transversales permettant de traiter des interconnexions entre les ODD et de renforcer la coopération au sein de chaque gouvernement et entre eux. En Belgique, les gouvernements ont commencé à aligner leurs projets politiques thématiques et sectoriels aux niveaux national, infranational et local sur l’Agenda 2030. Cet alignement a, par exemple, déjà contribué à une refonte de grande envergure des politiques belges de développement international. L’Examen National Volontaire a également mis en lumière l’engagement des organisations de la société civile et des acteurs du secteur privé, qui lancent de très nombreuses actions et qui mettent souvent en place de nouvelles organisations faîtières ou raniment et adaptent celles qui existent déjà.
Les 17 ODD, ainsi que la vaste majorité de leurs 169 cibles, sont traités, d’une manière ou d’une autre, avec de nombreuses actions portant notamment sur les ODD relatifs à la santé, l’égalité des genres, la croissance économique durable et inclusive et le travail décent, ainsi qu’à la biodiversité terrestre et aux sociétés pacifiques. Cet examen a aussi mis en évidence que des efforts supplémentaires sont requis dans plusieurs domaines pour répondre à certains enjeux précis, et que l’étendue des moyens que mettent en œuvre les gouvernements détermine leurs capacités respectives à intégrer de façon systématique les ODD dans leurs domaines de compétence. Les acteurs de la société civile consultés dans le cadre de cet Examen National Volontaire, ont indiqué qu’ils considéraient que plus d’attention devait être apporté aux questions relatives à l’apprentissage tout au long de la vie, à l’eau et la qualité de l’air (en ce compris les particules fines), à l’intensité énergétique et aux énergies renouvelables, aux émissions de gaz à effet de serre, aux personnes présentant un risque de pauvreté ainsi qu’à la mobilisation des moyens nécessaires à la mise en œuvre des ODD.
L’examen de la mise en œuvre des ODD en Belgique, et par la Belgique, est bien en cours. Toutefois, compte tenu des défis relatifs à la réalisation d’un examen complet des progrès et des impacts recouvrant toute l’étendue de cet Agenda 2030, cette première édition de l’Examen National Volontaire belge doit avant tout être considérée comme un bilan, un point de départ nous fournissant une base de référence partielle et un repère pour orienter de nouvelles actions, suivre les progrès vers les ODD ; et améliorer notre capacité à rendre des comptes sur la mise en œuvre de ce Programme à la population belge et aux parlements.